Bruno Latour publie un article fort intéressant sur l’évolution de la politique (Le Monde 13 janvier 2016). Pour lui, cela fait 30 ans que les politiques et les dirigeants économiques ne croient plus que le progrès peut nous conduire vers un monde meilleur. Ayant abandonné cet espoir, ils se sont réfugiés dans leurs ghettos, les inégalités ont explosé, laissant les pauvres à leur sort. On peut faire la relation avec les travaux d’Éric Maurin (le ghetto français) et de Piketty sur les inégalités.
Dit autrement, le débat politique fonctionnait selon un vecteur conservateurs/terroir -> progressistes/mondialisation. Ces deux pôles étaient reliés par l’espérance d’un monde à venir. Il n’y a plus d’espérance, donc plus de lien entre les deux pôles. Les riches se sont réfugiés dans leur monde. C’est parfois visible comme dans les quartiers où les villes protégés par des murs ou des barbelés.
C’est le thème connu de la société duale des années 1970, mais une société duale sans relation entre ses deux pôles.
Et pourtant il y a un espoir que cela change. Pour remettre en relation le pôle des pauvres/terroir et les riches/mondialisation, il faudrait que ces deux pôles puissent être reliés avec le sommet d’un triangle qui serait le climat de la planète, donc la planète elle-même. C’est tout l’enjeu de l’accord de la COP 21.