Les impensés du déficit budgétaire

Le débat autour du déficit budgétaire tourne autour de deux questions, faut-il augmenter les recettes ou diminuer les dépenses ? Le gouvernement a choisi (mais ses prédécesseurs ont toujours échoué) de diminuer les dépenses, la gauche demande d’augmenter les recettes. Les deux impensés sont la répartition et l’objet des dépenses.

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Bruno Latour, Nous n’avons jamais été modernes

Bruno Latour, Nous n’avons jamais été modernes, La Découverte, 2022 (1991).

Cet ouvrage a déjà 30 ans, mais il reste très actuel. La disparition de Bruno Latour est l’occasion de s’y replonger.

Attila et le poisson surgelé. Ce sont deux images fortes de la lecture stimulante de cet essai. Ce ne sont pas seules, mais elles m’ont marqué. Il n’est pas possible de résumer un essai aussi foisonnant, mais je voudrais souligner quelques points clefs pour moi.

Auparavant, je me hasarde à résumer ce qui me semblent des principes d’action.

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Une lutte de classe écologique ?

Bruno Latour et Nikolaj Schultz, Mémo sur la nouvelle classe écologique, Les empêcheurs de penser en rond, 2021.

La question que posent les auteurs, c’est pourquoi la question de l’écologie est omniprésente et qu’il ne se passe rien ? Pour eux c’est à partir d’une autre logique que la peur de la catastrophe qu’il faut construire une classe écologique, comme il y a eu une classe ouvrière. Lire la suite « Une lutte de classe écologique ? »

Le champ magnétique de la boussole politique, à propos de Bruno Latour

Note de lecture : Bruno Latour, Où atterrir ? La Découverte, 2017

Proposer un nouvel axe de repérage politique qui puisse remplacer l’axe local/global droite/gauche qui ne fonctionne plus, expliquer pourquoi nous avons tant de mal à comprendre que nous faisons parité des vivants, de tous les vivants. Voilà deux enjeux fondamentaux que Bruno Latour essaie de faire avancer. C’est Lire la suite « Le champ magnétique de la boussole politique, à propos de Bruno Latour »

La décroissance choisie comme première utopie sociale

« Force est de reconnaître que le magasin des utopies est plutôt mal achalandé. On peut cependant en repérer trois grandes qui, aujourd’hui, s’expriment au travers de relais d’opinion, et de mouvements plus ou moins organisés : la décroissance, la société collaborative ou participative, ainsi Lire la suite « La décroissance choisie comme première utopie sociale »

Le climat pourrait changer l’horizon du politique ?

Bruno Latour publie un article fort intéressant sur l’évolution de la politique (Le Monde 13 janvier 2016). Pour lui, cela fait 30 ans que les politiques et les dirigeants économiques ne croient plus que le progrès peut nous conduire vers un monde meilleur. Ayant abandonné cet espoir, ils se sont réfugiés dans leurs ghettos, les inégalités ont explosé, laissant les pauvres à leur sort. On peut faire la relation avec les travaux d’Éric Maurin (le ghetto français) et de Piketty sur les inégalités.

Dit autrement, le débat politique fonctionnait selon un vecteur conservateurs/terroir -> progressistes/mondialisation. Ces deux pôles étaient reliés par l’espérance d’un monde à venir. Il n’y a plus d’espérance, donc plus de lien entre les deux pôles. Les riches se sont réfugiés dans leur monde. C’est parfois visible comme dans les quartiers où les villes protégés par des murs ou des barbelés.

C’est le thème connu de la société duale des années 1970, mais une société duale sans relation entre ses deux pôles.

 

Et pourtant il y a un espoir que cela change. Pour remettre en relation le pôle des pauvres/terroir et les riches/mondialisation, il faudrait que ces deux pôles puissent être reliés avec le sommet d’un triangle qui serait le climat de la planète, donc la planète elle-même. C’est tout l’enjeu de l’accord de la COP 21.

Sur Laudato Si’, le jour de sa parution

Ce qui suit est un point de vue subjectif et personnel, et rapide, le jour de sa sortie pour des interventions dans les médias, sur cette belle encyclique. des analyses plus structurées viendront plus tard. Je vais vous dire d’abord ce que je retiens, ce à quoi le Pape m’appelle, nous appelle.

Il m’appelle à ralentir, « ralentir la marche pour regarder la réalité d’une autre manière » (114). En effet comment voir ce qui change si je ne m’arrête pas, comment louer la Création si je n’ai pas le temps. Mais il demande aussi de « ralentir un rythme déterminé de Lire la suite « Sur Laudato Si’, le jour de sa parution »

Menace de grève dans la noosphère !

L’Homme cherche et cherchera toujours à progresser. Le sens de l’évolution, qui correspond ici au progrès, c’est un accroissement de la complexité dans l’unité, donc de la conscience. L’Homme n’est prêt à continuer ses efforts s’il est assuré d’un résultat, et d’un résultat qui ne meurt pas. Sinon il fera grève dans le domaine qui est devenu dominant pour le progrès, celui de la pensée. Nous sommes à l’heure du choix, entre le progrès technique qui nous renferme sur nous-mêmes ou le progrès de la conscience convergeant vers un état supérieur de stabilité. Tout l’intérêt de Teilhard de Chardin est de situer ce choix non pas sur un plan moral, ni social ou économique, mais par rapport à l’histoire de l’évolution. Lire la suite « Menace de grève dans la noosphère ! »