Lazare, le riche et le climat

Evangile Luc 16, 19-31, Lazare et le riche

Le riche était dans la fournaise, et il demande à Abraham de lui envoyer Lazare avec un doigt mouillé pour le rafraîchir. Abraham refuse, personne ne peut franchir l’abîme qui les sépare, ni dans un sens ni dans l’autre. Alors le riche lui demande d’envoyer Lazare sur la terre pour porter témoignage auprès de ses cinq frères. Abraham lui répond que ses frères ont Moïse et les prophètes et que s’ils ne les écoutent pas ils n’écouteront pas plus quelqu’un qui revient de chez les morts.

Nous avons eu les avertissements d’Henri David Thoreau, d’Ivan Illich, Jacques Ellul ou Arne Naess, et aujourd’hui de si nous n’écoutons pas le pape François et les prophètes d’aujourd’hui, comme Jean Jouzel, Nicolas Hulot, Bernard Hallet, Pierre Rahbi, Cecile Renouard… Nous n’écouterons pas plus ceux qui reviendraient du royaume des morts. C’est à dire ceux qui seraient la preuve, mort-vivante, du devenir de ceux qui ne croient pas.

La preuve ne change pas le cœur de l’homme. L’acceptation de sa pauvreté seule peut le conduire à changer.

Une autre façon de le dire est que « Nous ne croyons pas ce que nous savons ». Le savoir est nécessaire, mais il peut seulement étayer la conviction. C’est mon cœur qui doit changer, ma tentation du pouvoir sur la nature, les autres, le temps et les événements, que je dois abandonner, pour pouvoir comprendre ce qui nous arrive, ce que nous faisons à la nature et aux hommes, à la Création, donc au Dieu créateur.

Ceux qui contestent la nécessité de reconnaître nos limites ou de réduire notre consommation ne croient que ce qu’ils voient. Comme ils ne voient pas le CO2, l’acidité des océans, les radiations nucléaires, ils ne croient pas que notre environnement est attaqué. Ils sont comme Saint Thomas qui ne voulait pas croire que Jésus était ressuscité. Il ne s’agit pas de dire que la foi en Dieu est de même nature que la reconnaissance du changement climatique, nous ferions la même erreur que ceux qui parlent de foi dans le progrès. Mais c’est la question de l’invisible qui est posée.

Le réchauffement des océans : alerte rouge

Explaining ocean warming. IUCN 2016

Un rapport très complet sur le réchauffement des Océans et leur impact à été publié par l’IUCN en septembre 2016. Quelques points forts que j’ai relevés.
Les océans captent 25% du CO2 anthropique (la moitié de l’excès du CO2 anthropique est stockée dans l’atmosphère, un quart absorbé par les forêts et un quart par les océans), puis 93% de la chaleur produite dans l’atmosphère par les 50% de CO2 stockés dans Lire la suite « Le réchauffement des océans : alerte rouge »

A propos les assises chrétiennes de l’écologie de 2015

Nous étions plus de 1500 à participer fin août aux deuxièmes assises chrétiennes de l’écologie, à Saint-Etienne. Des jeunes en recherche et des militants aux cheveux grisonnants. Beaucoup de personnes engagées dans des actions locales comme en témoignent les 80 forums, souvent des partages d’expérience. Une conception ouverte, on dirait intégrale, de l’écologie avec des tables rondes sur la biodiversité, l’immigration, la Lire la suite « A propos les assises chrétiennes de l’écologie de 2015 »

Trop tard pour 2 degrés

La société de consulting Price water Cooper vient de publier pour la cinquième année son indicateur d’intensité carbone de l’économie. Cet indicateur mesure la quantité de CO2 émise par unité de PIB. Résultat : l’indicateur a diminué en moyenne de 0,8 % par an depuis l’an 2000. Cette évolution résulte pour l’année 2011 d’une baisse de l’intensité carbone dans les pays du G7 (- 2%), et d’une augmentation des émissions du E7 (pays émergents dont la Chine, l’Inde, l’Indonésie…) de 7,4 %.

Si le taux de dé carbonisation de l’économie diminuait deux fois plus vite d’ici 2050, soit 1,6 % par an, la concentration de CO2 dans l’atmosphère serait quand même de 1 200 ppm, Lire la suite « Trop tard pour 2 degrés »