Quelle stratégie adopter ? Changer notre mode de vie, défendre les territoires ?
Changer notre mode de vie, simplifier, réduire notre consommation d’énergie. Les initiatives sont multiples, des éco lieux, aux sessions de formation Fresque du climat, les ateliers 2 tonnes, les groupes Eglise verte, les recycleries etc. Je me suis formé à la Fresque du climat mais je reste insatisfait par le manque de dimension politique du contenu.
Lutter pour défendre nos terroirs, à Notre-Dame-des-Landes, Sainte-Soline, sur le triangle de Gonesse… Comme le dit Baptiste Morizot aux jeunes « Trouvez un lieu à aimer personnellement et à défendre collectivement » (cité par Nicolas Truong, Le Monde du 17 décembre 2022).
Une stratégie à la fois intersticielle et de rupture, comme le dit Jérôme Baschet (Ecorev, n° 52, mai 2022).
Dans mon département, la lutte de Notre-Dame-des-Landes étant close, ce sont les projets de carrières qui mobilisent.
Les deux stratégies sont évidemment liés, mais peut-être plus efficacement en liant défense des territoires et changement du mode de vie, comme on le voit à Notre Dame des Landes, qu’en se focalisant sur le mode de vie en oubliant la lutte pour les territoires. La nécessaire repolitisation passera par un engagement sur le terrain, affirme baptiste Morizot. Le capitalisme est sans doute capable de s’adapter à une modification de la consommation tout en continuant à détruire la biosphère, et s’accommodera des pratiques de consommation plus sobre à condition de trouver d’autres lieux d’expansion, il l’a déjà fait, pas à une limitation de son expansion territoriale si cette limitation étend son influence. Il faut rappeler ici la thèse de Lénine, toujours valide, l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme.
C’est l’aspect spatial de la question. Il y a la dimension temporelle. Ralentir la marche pour ralentir, freiner, la fin des temps nous disait Bruno Latour (Sur une nette inversion de la fin des temps, Centre Sèvres | « Recherches de Science Religieuse » 2019/4 Tome 107 | pages 601 à 615). Freiner partout la course, la vitesse de production, donc la productivité. On toucherait au cœur du système. Est-ce possible ? Je ne sais pas. Mais nécessaire sûrement.