Crise d’extinction imminente des primates dans le monde

La crise d’extinction imminente des primates dans le monde : Pourquoi c’est important.

Un article d’un collectif de scientifiques qui fait l’état des lieux sur le déclin de la population des primates (les singes). Nos »cousins » les plus proches. c’est signifiant par notre proximité, c’est important au vu de leur rôle dans l’équilibre des territoires sur lesquels ils vivent. on pourrait peut-être vivre sur un globe sans primates, mais ce serait un signe supplémentaire de notre tendance à la destruction, voire d’auto destruction ?

Estrade et all., Science Adv 2017, 3, 18 Janvier 2017

Extraits traduits par nos soins :

Les informations actuelles montrent qu’il existe 504 espèces de primates repartis en 79 genres dans le Neotropique (Amérique du Sud et Amérique centrale), l’Afrique continentale, Madagascar et l’Asie. On peut estimer que 87% des espèces sont menacées à Madagascar, 73% en Asie, 37% en Afrique continentale et 36% dans le Neotropique. Les populations de 75% des espèces de primates sont en train de décroître à l’échelle mondiale. Compte tenu du grand nombre d’espèces actuellement menacées et connaissant un déclin démographique, le monde sera bientôt confronté à un événement d’extinction majeur si une action efficace n’est pas mise en œuvre immédiatement.

L’UICN indique que les principales menaces pour les espèces de primates sont la perte d’habitat due à l’agriculture (76% des espèces), à l’exploitation forestière et à la récolte du bois (60%), à l’élevage (31%) et aux pertes directes dues à la chasse et au piégeage (60%). D’autres menaces, comme la perte d’habitat due à la construction routière et ferroviaire, le forage pétrolier et gazier et l’exploitation minière, touchent 2 à 13% des espèces de primates. Il faut y ajouter des menaces émergentes comme la pollution, le changement climatique et les maladies diffusés par la présence humaine. Souvent, ces pressions agissent en synergie, exacerbant les déclins des populations de primates. Étant donné que les régions de répartition des primates se chevauchent largement avec une population humaine importante et en croissance rapide caractérisée par un niveau élevé de pauvreté, une action mondiale est nécessaire immédiatement pour inverser le risque imminent d’extinction des primates et répondre aux besoins humains locaux de manière durable.

Les primates sont des animaux de référence de grande valeur, qui font progresser notre compréhension de l’histoire évolutive de notre espèce et nous donnent un aperçu du comportement humain, de la cognition, de la parentalité, de la coopération, des liens sociaux des adultes, des formes de conflit et de résolution sociale, de l’apprentissage et de la mémoire.

Bien qu’il existe d’importants problèmes éthiques qui doivent être pris en compte lors de l’utilisation des primates dans la recherche médicale, les modèles de primates ont contribué à notre compréhension de l’athérosclérose, des maladies respiratoires, du VIH / SIDA, des réponses aux traitements aux psychotropes, aux psychopathologies, de la communication, l’immunologie, le fonctionnement du cerveau, la pharmacologie, la régulation endocrinienne de la reproduction, la génétique et le génome, le risque de maladie et la dynamique des parasites. Les populations de primates sauvages peuvent avoir des indices précieux sur l’origine et l’évolution des pathogènes et des processus importants de transmission des maladies naturelles en servant de sentinelles pour la détection, l’identification et la surveillance précoce de la maladie, ce qui profite aux humains. Étant donné que les maladies infectieuses émergentes constituent également de sérieuses menaces pour les espèces de primates menacées et non menacées, les études sur ces maladies chez une population de primates peuvent bénéficier aux efforts de conservation pour d’autres

Dans le monde entier, les politiques urbaines doivent viser à réduire les empreintes écologiques des populations dans les régions de la région des primates. Par exemple, la promotion du recyclage des téléphones cellulaires, des ordinateurs portables et d’autres appareils électroniques pourrait diminuer la demande d’extraction de coltan du bassin du Congo en Afrique centrale, qui menace les primates dans la région, y compris les gorilles et les chimpanzés. La diminution de la demande mondiale par habitant de bois tropicaux, de produits alimentaires et non alimentaires, de minéraux et de combustibles fossiles, parmi d’autres produits, provenant des régions de répartition des primates aiderait à atténuer les pressions exercées sur leurs habitats.

Une conservation significative des primates nécessitera une révolution majeure dans nos modes de vie et notre action politique. Pour atténuer les pressions sur les habitats des primates, il faut réduire la demande par habitant des pays industrialisés pour les bois tropicaux, le bœuf, l’huile de palme, le soja, le caoutchouc, les minéraux et les combustibles fossiles, entre autres, tout en promouvant simultanément des pratiques durables d’utilisation des ressources [et sécuriser ou améliorer les conditions de vie des populations qui vivent dans les zones concernées.]

 

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