Le philosophe et protestant Martin Steffens a publié récemment un article sur ce thème à propos de la bioéthique. Nous le reprenons à propos du climat.
Oui le climat se dégrade, la biodiversité disparaît, c’est désormais probablement sans espoir (cf. le rapport spécial n° 15 du GIECC d’octobre 2018) donc désespéré. Mais ce n’est pas grave car…
Du point de vue scientifique la durée de vie de l’espèce humaine est de toutes façons limitée. Nous existons déjà depuis environ sept millions d’années. Il y aura une fin.
Du point de vue religieux chrétien la fin de l’humanité se nomme l’apocalypse, ce qui n’est pas une catastrophe mais une bonne nouvelle dont l’autre nom est la diaphanie (Teilhard de Chardin), la montée de toute la création vers son créateur. Un aboutissement et une espérance, pas un espoir, ne pas confondre (cf.Jacques Ellul). L’espoir porte sur qui peut être possible, l’espérance sur l’impossible.
Ce n’est pas grave mais ce qui est inacceptable ce sont les conditions dans lesquelles cette apocalypse risque fort de se produire. Avec des inégalités croissantes, des personnes et des êtres vivants qui souffrent et meurent de faim ou de soif tandis que d’autres, nous les Européens par exemple dans notre majorité, continueront pour un temps à vivre tranquillement. Des migrants qui marchent dans la poussière ou tentent de traverser la Méditerranée tandis que d’autres achètent des maisons dans des lieux protégés des inondations et de la sécheresse. Ce qui est inacceptable c’est l’injustice. C’est pourquoi même si la situation est désespérée je continuerai à me battre pour la justice.
D’abord vis-à-vis de moi-même pour diminuer mon empreinte écologique encore bien trop élevée. Puis avec mes amis et compagnons de route. Enfin au niveau politique non moins nécessaire que l’engagement personnel.
La situation est désespérée mais elle appelle à l’espérance. Comme l’écrivait Soeren Kierkegaard : s’il n’y a plus d’espoir, choisis l’espérance.
Référence : Martin Steffens, L’impossible opposition des chrétiens à la révision de la loi bioéthique, La Croix, 5 novembre 2018.
Cette présentation de la situation est vraiment très intéressante, pour nous convaincre d’agir encore et encore. Les chrétiens devraient en être encore plus persuadés, car c’est tout simplement un devoir de charité de laisser une terre vivable pour les futures générations. C’est un devoir moral.
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