Vu le film Merci Patron. Je suis touché par la joie des acteurs, leur envie de vivre, leur simplicité. Tout le contraire des hommes de pouvoir auxquels ils sont opposés et qu’ils tentent, comme le dit plaisamment Ruffin, de convertir. Cette joie est plus importante que la dénonciation des actions
délétères des patrons et du pouvoir politique. Cette dénonciation n’apporte rien de plus que ce que l’on connait, d’autant que la reprise de Boussac par Bernard Arnaud suit celle de ces entreprises par les frères Boussac en 1972, qui était déjà une énorme opération juteuse de démantèlement de l’industrie textile, et qui avait fait l’objet des premières enquêtes des premiers numéros de Libération ! Mais la joie de la famille qui peut garder sa maison, des copains qui les entourent, de la bande de Fakir qui monte l’opération, est jubilatoire. C’est de cette joie dont nous avons besoin pour inventer l’autre monde.