Tout peut changer, Naomi Klein

Tout peut changer, Naomi Klein, Actes Sud, 2015

Les premiers chapitres ce livre sont intéressants, ensuite moins, c’est le classique empilement de données, de faits, de synthèses des ouvrages anglo-saxons sur des sujets souvent déjà traités. Néanmoins, ne boudons pas le début ni les formules percutantes, l’auteur est journaliste.

Chapitre 1 Le capitalisme

Pour commencer, NK passe en revue les raisons pour lesquelles, malgré tout ce qui est dit et écrit, nous ne changeons pas. Foin des raisons sociologiques, psychologiques ou autres, il n’y a au fond qu’une véritable raison : « c’est parce que les politiques à mettre en œuvre sont fondamentalement incompatibles avec le capitalisme déréglementé ». P 30. Et les climatosceptiques reçoivent chaque année plus de 900 millions de dollars pour publier leurs textes p 62.

Le titre anglais de ce livre résumé sa thèse : « This change everything, capitalism vs the climate », mal traduit en français. Ce n’est pas « Tout peut changer », mais « Ça change tout », qui signifie il faut tout changer.

En effet pour éviter l’effondrement,

  • du point de vue du climat il faut diminuer notre consommation de ressources,
  • Du point de vue de l’école dominante, il faut une croissance sans entrave

Les deux positions sont antagonistes. Et selon Fatih Birol, économiste de l’AEIE, 2017 est la dernière limite pour pouvoir agir, après il sera trop tard. P 36.

En cela les dirigeants économiques et politiques qui s’opposent aux scientifiques du GIEC sont totalement cohérents, ils ont bien perçu, mieux que la gauche, la menace que fait peser sur eux une stratégie visant à contrer le réchauffement climatique : elle saperait les bases de leur système.

Les mouvements environnementalistes qui avancent que le climat n’a rien à voir avec la droite ou la gauche, soit par conviction soit par tactique, se trompent, leur action est vouée à l’échec.

Chapitre 2 La mondialisation

Un représentant de l’OMC affirmait il y a près de dix ans que « son organisation rendant possible la contestation ‘de pratiquement toute mesure de réduction des émissions de GES’  » p 93.

L’année même où le GIEC commence à discuter de la réduction des gaz à effet de serre, en 1988 le Canada et les États-Unis signent un accord de libre-échange, signe du développement de la mondialisation du capitalisme.

1992 : troisième sommet de la terre à Rio de Janeiro et adoption du CCNUCC, et signature de l’ALENA entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique

1995 : l’OMC inaugure ses travaux

1997 : signature du protocole de Kyoto

2001 : la Chine entre à l’OMC

Le CCNUCC indique que « il convient d’éviter que des mesures prises pour lutter contre le changement climatique […] constituent un moyen d’imposer des discriminations arbitraires ou injustifiables sur le plan du commerce international, ou des entraves déguisées à ce commerce ». P 99

Résultat : depuis la signature du protocole de Kyoto la hausse de l’empreinte des importations des pays industrialisés a été six fois plus importante que la baisse des émissions de dans ces pays (résultat en 2011) P 102

 

Deuxième résultat : le lien entre exploitation de la main d’œuvre et pollution, qui date des premiers jours de la révolution industrielle, s’étend.

Autres chapitres, un peu de tout

Un objectif : réduire de 10% par an nos émissions. C’est une bonne idée, et elle est déjà révolutionnaire, car les émissions n’ont jamais baissé de plus de 1% sauf en périodes de récession économique ou de soulèvement politique (Nicholas Stern). P 110

Ensuite NK développe un passage sur la réduction du temps de travail qui serait l’un des meilleurs moyens de réduire les émissions de GES. P 116. Oui mais tout dépend de la quantité d’énergie utilisée, de la productivité, ce n’est pas aussi simple !

Une réflexion sur la vitesse qui rejoint celles de Dennis Meadows : l’observation des effets du changement climatique demande du temps car ce sont des changements lents, imperceptibles presque, alors que tout dans la société pousse à aller de plus en plus vite, ce qui fait que l’on ne peut pas percevoir ce qui se passe. P 187

Les liens entre des ONG et des sociétés pétrolières et des multinationales : WWF, TNC… et un long chapitre sur les mensonges ou promesses non tenues de Richard Branson (Virgin).

La caractéristique du moteur à vapeur qui est de rendre l’énergie indépendante de son lieu d’utilisation, donc de nous couper du réel, et qui explique le sentiment de toute puissance : le moteur était ontologique ment asservi a ceux qui le possédaient (Andreas Malm). P 446 (voir aussi Alain Gras).

Des formules efficaces

Les extrémistes du marché p 32 et les fondamentalistes marchands

Les déserts verts, cultures de soja ou autres plantes génétiquement modifiées. P 208

Les démocraties fossiles p 408

L’extrativisme comme fondement de notre économie.

 

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