La machine à détruire : la finance

C’est une BD qui enrichit la série des BD écolo, ici sur le système financier, rédigée par une ancienne cadre de la banque Dexia (Aline Fares et Jérémy Van Houtte, La machine à détruire, Seuil, 2025).

Arrêtons-nous vers la fin qui décrit le mécanisme de la baisse de la valeur des obligations ou des actions que possèdent les banques, donc la baisse de leurs capitaux propres. Cette diminution de valeur limite leur capacité d’action, donc de prêt et de financement des entreprises et même à terme leur existence si elles n’ont plus la capacité à rembourser leurs propres emprunts.

Aline prend l’exemple de l’Equateur qui a refusé en 2009 de rembourser sa dette qui s’élevait à 3,2 milliard $. Du coup la valeur des obligations émises pour cette dette diminue et l’Etat les rachète pour 0,9 milliards, 3,5 fois moins. On peut citer aujourd’hui l’exemple de Tesla dont les actions ont atteint son plus haut historique en décembre 2024 à 488 USD, et son plus bas historique à 1,00 USD en juillet 2010, suivi de fortes turbulences depuis la réélection de Donald Trump (elle vaut 344 $ ce 4 juin 2025). A 1 $ il aurait été intéressant de racheter l’entreprise et de la confier à ses salariés ?

Diminuer la valeur du capital, c’est sans doute le meilleur moyen de lutter contre les inégalités et de faire avancer la cause écologique. De luter contre les inégalités car celles-ci augmentent toujours avec l’augmentation de la valeur du capital[1]. Seuls quatre types d’événements (les quatre cavaliers de l’apocalypse) peuvent aboutir à une diminution du capital et donc des inégalités : la révolution, la guerre total, le collapsus de l’Etat ou la pandémie meurtrière.

Retirer notre argent des banques les plus engagées dans les énergies fossiles c’est limiter leur capacité d’intervenir, donc de nuire, puisque leur capacité de prêt et d’investissement est fonction de leurs capitaux propres[2]. Et c’est une action non violente (si ce n’est pour les salariés qui perdraient leur emploi).


[1] Walter Scheidel, Une histoire mondiale des inégalités, Actes Sud,2021.

[2] Les banques peuvent créer de la valeur (prêts et autres produits financiers) jusqu’à 30 fois la valeur de leurs capitaux propres, accords de Bâle III.

Laisser un commentaire