La chronique de Patrick Artus sur le sujet du vieillissement de la population dans les pays riches parue dans Le Monde du 16-17 juin est, comme toujours, très pertinente. Mais il n’évoque que deux
solutions au vieillissement des populations, soit la résignation en accumulant des actifs extérieurs pour rapatrier des revenus, soit la résistance en augmentant les gains de productivité.
Ces deux stratégies ont touts deux des inconvénients majeurs. La première consiste à prélever sur le revenu des pays pauvres un complément de revenu pour les pays riches, est-ce vraiment juste ? La seconde à produire toujours plus par personne, consommer plus d’énergie par personne, donc dans la situation actuelle (et qui va durer longtemps) émettre plus de gaz à effet de serre et détruire la biodiversité qui nous reste.
Il existe une troisième hypothèse, c’est l’abondance frugale, c’est-à-dire le choix volontaire d’une consommation moindre par personne et de réduction des inégalités. Mais c’est sans doute un horizon un peu loin des préoccupations de Patrick Artus. Pourtant son analyse semble se référer à un monde ancien en cours de disparition. Nous ne pouvons plus croire que la croissance de la production pourra continuer à croître indéfiniment. Comme le disait le regretté Kenneth Boulding, ceux qui croient que la croissance infinie est possible dans un monde fini sont soit des fous, soit des économistes. M. Artus n’est pas fou, loin de là, mais il est effectivement économiste !