Débat sur la fin de vie

Le débat sur la fin de vie me rappelle les réflexions d’Ivan Illich sur la place de la médecine dans La Némésis médicale, sujet qu’il reprend dans son dernier ouvrage.

Le serment d’Hippocrate engage le médecin à respecter la vie et la mort : « Je ne prolongerai pas abusivement la vie ni ne provoquerai délibérément la mort. » (texte revu par l’Ordre des médecins en 2012). Cette relation entre la vie et la mort est fondamentale, c’est le point aveugle du débat actuel sur l’aide à mourir.

Ivan Illich s’opposait il y a déjà 15 ans « à ce monde terrible où la plupart des gens sont persuadés qu’il leur faut tout mettre en œuvre pour prolonger leur propre vie et celle de leurs proches ».

Depuis la bataille contre la mort est devenue un impératif, sans parler des tentatives pour prolonger artificiellement la vie (l’homme augmenté, congelé, etc.). Comme Ivan Illich l’avait bien vu, « si on confiait au médecin la bataille de la mort, le faisant responsable de la vie « de l’ovule jusqu’aux vers » (selon la jolie formule de mon ami Bon Mendelsohn), alors la mise à mort deviendrait bientôt un devoir médical, parallèlement à la lutte contre l’emprise de la mort ». (Ivan Illich, La corruption du meilleur engendre le pire, Acte Sud, 2007, p 172).

Les soins palliatifs sont un accompagnement à mourir dans la dignité, mais cela coûte cher. Le projet de loi fait le choix d’une méthode low cost mais contraire à toute éthique, donner la mort, ça coûte moins cher que de l’accompagner.

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